Autiste non verbal : comment communiquer avec son enfant TSA ?

Un enfant autiste non verbal ou peu verbal possède sa propre façon de s’exprimer. Même s’il ne parle pas de façon conventionnelle, il communique en permanence à travers une multitude de signaux, souvent uniques.

Ses gestes, ses expressions faciales, ses comportements sont autant de messages à décrypter. Avec un accompagnement adapté et personnalisé, nous pouvons l’aider à développer ses compétences communicatives et à s’exprimer de manière plus claire.

Au sommaire de cet article :

• Que veut dire autiste non verbal ?
• Comment reconnaître un TSA non verbal ?
• Comment se manifeste le trouble du langage chez un TSA ?
• Comment communiquer avec un autiste qui ne parle pas ?
• Comment gérer un enfant autiste non verbal ?

Qu’est-ce qu’un autiste non verbal ?

Comprendre l’autisme non verbal

Un autiste non verbal est une personne atteinte du trouble du spectre autistique (TSA) ayant des difficultés de communication. Chez certains patients, les capacités de communication verbale sont restreintes, tandis qu’elles sont absentes chez d’autres.

L’autisme se manifeste de multiples façons, et l’absence de langage parlé ne signifie pas forcément qu’un TSA est moins intelligent qu’un enfant neurotypique. Même si les mots leur font défaut, les autistes non verbaux communiquent de diverses façons :

• à travers leurs gestes ;
• leurs expressions faciales ;
• leurs comportements ;
• où à l’aide d’outils de communication augmentative et alternative (AAC).

Certains d’entre eux peuvent exceller dans des domaines tels que les mathématiques, les arts visuels ou la musique. C’est par exemple le cas du violoniste et compositeur français Kristian Schott, à écouter absolument  

Quels sont les signes du trouble de la communication chez un enfant TSA ?

Voici quelques signes pour reconnaître un autiste non verbal :

• Avant 1 an : l’enfant ne répond pas à son prénom, ne babille pas, ne sourit pas aux autres.
• Vers 12 mois : il a du mal à pointer du doigt ses jouets, à imiter les gestes, à jouer avec d’autres enfants.
• Vers 18 mois : il ne joue pas à faire semblant (comme nourrir une poupée).

En grandissant, un enfant TSA peut avoir des difficultés à communiquer verbalement :

• Avoir un vocabulaire limité ou inexistant.
• Faire des phrases courtes et simples.
• Ne pas utiliser les mots pour exprimer ses besoins ou ses émotions.
• Éviter les interactions sociales ou le contact visuel.
• Répéter sans cesse les mêmes mots ou phrases entendus (écholalie).

La communication alternative chez les TSA non verbaux

Certains d’entre vous l’ont sans doute remarqué : les enfants TSA qui n’utilisent pas la parole ont d’autres moyens pour s’exprimer et interagir avec leur environnement. Ils communiquent avec leur corps :

• Les gestes : les enfants autistes non verbaux utilisent leurs mains, leurs bras pour montrer ce qu’ils veulent, où ils ont mal…
• Le visage : leurs yeux, leur front, leur bouche expriment beaucoup d’émotions.
• Les mouvements : certains comportements répétitifs peuvent être des façons de communiquer ou de se réguler (se balancer, battre des mains, tourner en rond…).

Comment la communication non verbale se manifeste-t-elle chez un enfant TSA ?

Au-delà des mots, les enfants autistes non verbaux ont développé des systèmes de communication très élaborés, basés sur le corps et les actions.

Les gestes parlent plus que les mots

Les enfants autistes non verbaux nous montrent qu’il existe bien d’autres façons de communiquer que la parole : les gestes.

• Ils montrent ce qu’ils veulent : les enfants TSA avec trouble du langage pointent du doigt pour attirer notre attention sur un jouet, un livre ou tout simplement pour nous indiquer une direction. C’est leur façon de nous dire : « Regarde ça ! » ou « Je veux ça ! ».
• Ils nous entraînent avec eux : lorsqu’un enfant nous tire la main, c’est comme s’il nous disait : « Viens avec moi, il y a quelque chose d’intéressant par là-bas ! » C’est une manière très directe d’exprimer un intérêt ou un désir, mais sans la parole.
• Ils ont leur propre langage des signes : certains enfants autistes utilisent des gestes précis pour communiquer. Par exemple, lever les mains, c’est comme dire « Au secours ! » ou « Aide-moi ! », et faire un geste pour « donner », c’est une façon de partager.

Le langage du visage : un sourire en dit long

Les enfants autistes utilisent leurs expressions faciales pour communiquer leurs émotions de manière très intense. Celles-ci se lisent sur le visage : le bonheur, la tristesse, la colère… tout s’exprime à travers un regard, un sourire ou une moue.

Par exemple, un sourire radieux signifie un immense bonheur, tandis qu’un froncement de sourcils traduit une grande frustration. En observant attentivement l’expression de votre enfant, vous comprendrez mieux ce qu’il ressent et ce dont il a besoin.

Écouter pour mieux comprendre : le pouvoir de la voix

Les vocalisations sont un outil de communication précieux pour les enfants TSA avec un trouble du langage. Elles leur permettent d’attirer notre attention, d’exprimer leurs désirs et de partager leurs expériences intérieures.

Même sans parler, leur voix les aide à communiquer : cris, sons, grognements… chaque vocalisation porte une signification. Un cri peut exprimer de la frustration, un gazouillis peut témoigner de la joie, et un gémissement peut signaler une douleur.

Lire entre les lignes : comprendre le langage du corps

Vous savez que le langage corporel est complémentaire à la parole ? Et oui, il permet de mieux comprendre les intentions et les émotions d’un enfant TSA non verbal.

La façon dont il se tient, sa mimique et son regard sont autant d’indices sur ses émotions et son niveau d’engagement dans une interaction. Une posture ouverte, par exemple, peut indiquer qu’il est à l’écoute et qu’il est prêt à interagir.

Notre conseil : prenez le temps de bien observer les gestes (communication non verbale) de votre enfant. Une attention particulière portée à ses mouvements vous aide à déchiffrer les messages cachés et à renforcer votre lien avec lui.

Comment diagnostiquer l’autisme non verbal ?

Le diagnostic de l’autisme non verbal nécessite une évaluation approfondie par un professionnel de la santé. Celui-ci mènera une série d’examens pour établir un diagnostic clair et précis.

L’importance du diagnostic

Cette analyse permet de :

• Comprendre les besoins de l’enfant et adapter les interventions en conséquence.
• Mettre en place un accompagnement personnalisé pour favoriser son développement.
• Orienter les parents vers les ressources et les professionnels adaptés.

Quel examen pour un enfant autiste non verbal ?

• Examen physique complet : le spécialiste évaluera le développement global de l’enfant TSA, ses réflexes et ses capacités motrices.
• Imagerie médicale (IRM, tomodensitométrie) : ces tests permettent d’exclure toute cause organique pouvant expliquer les difficultés de communication.
• Analyses sanguines : elles aident à détecter d’éventuelles anomalies génétiques ou métaboliques.
• Tests auditifs : il faut vérifier que l’enfant entend bien pour s’assurer que les problèmes de langage ne sont pas liés à un problème auditif.

Évaluation de l’autisme non verbal : les défis

Diagnostiquer un enfant TSA non verbal peut être complexe pour plusieurs raisons :

• Superposition avec d’autres troubles : les symptômes de l’autisme peuvent se confondre avec ceux d’autres troubles du développement.
• Absence de marqueur biologique spécifique : il n’existe pas de test unique permettant de diagnostiquer le trouble du spectre autistique.
• Variabilité des symptômes : l’autisme est un spectre, ce qui signifie que les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre.

Une collaboration étroite entre les parents et les professionnels de la santé est essentielle pour effectuer un bilan précis et mettre en place un accompagnement adapté. N’hésitez pas à exprimer vos inquiétudes et à répondre en toute franchise aux questions de votre pédiatre ou d’un professionnel spécialisé.

Une fois le diagnostic posé, comment avancer ?

Les thérapeutes utilisent des outils d’évaluation spécifiques pour mieux comprendre les besoins de l’enfant. Parmi les plus connus, on retrouve :

• L’échelle GARS3 : elle permet d’examiner de nombreux aspects du développement de l’enfant (comportement, capacités d’auto-assistance, jeu…).
• L’ADOS-2 : cet outil permet d’observer les comportements caractéristiques de l’autisme (communication non verbale, compétences de socialisation…).

Ces analyses permettent d’identifier, d’une part, les points forts de l’enfant et, d’autre part, de mettre en évidence ses difficultés langagières et d’interaction sociale.

Quand consulter un professionnel ?

Si vous avez le sentiment que votre bambin ne communique pas comme les autres enfants de son âge, n’hésitez pas à consulter un thérapeute ou un orthophoniste.

Pourquoi consulter tôt ?

Chaque instant compte pour le développement d’un autisme non verbal. Ainsi, une prise en charge précoce permet de :

• Détecter d’éventuelles difficultés de langage liées à l’autisme.
• Mettre en place des interventions adaptées pour favoriser le développement de la communication.
• Améliorer la qualité de vie de votre enfant et la vôtre.

Quid des enfants plus âgés ?

Des outils comme l’enquête sur le développement du langage (LDS) permettent d’identifier d’éventuels retards et de mettre en place les bonnes stratégies.

Cependant, les besoins en matière de langage évoluent avec l’âge. Les adolescents, par exemple, doivent développer des compétences spécifiques pour réussir leur scolarité et leurs interactions sociales.

Dès lors, il convient d’adapter les interventions à chaque tranche d’âge et de prendre en compte les particularités du développement linguistique à chaque étape.

Autiste non verbal : les moyens de communication alternatifs

Communiquer, c’est partager, échanger et se faire comprendre. Pour les enfants autistes non verbaux, ce besoin fondamental peut sembler difficile à atteindre.

Voici  quelques solutions pour aider votre enfant à s’exprimer et à se connecter avec le monde qui l’entoure.

Au-delà des mots : les outils de la CAA

Pour les enfants qui ont du mal à s’exprimer verbalement, les systèmes de communication augmentée et alternative (CAA) leur offrent une multitude de possibilités :

• Des images pour parler : grâce à des tableaux ou des applications, l’enfant peut construire des phrases en choisissant des images.
• Des appareils pour donner une voix : certains outils permettent de transformer les images en mots, offrant ainsi une nouvelle façon de s’exprimer.

Ces outils sont adaptés à chaque enfant et évoluent avec lui, lui permettant de progresser à son rythme.

Des outils visuels pour guider l’enfant

Les outils visuels sont de véritables alliés pour aider les enfants à comprendre et à organiser leur quotidien. Voici quelques exemples :

• Le tableau « d’abord puis » : il aide l’enfant autiste non verbal à accepter les tâches difficiles en lui donnant une perspective positive.
• Les cartes de contingence : elles permettent à l’enfant de comprendre les conséquences de ses actions et de faire des choix plus adaptés.
• L’emploi du temps visuel : il réduit l’anxiété liée à l’incertitude et favorise l’autonomie de l’enfant.

Des outils personnalisés pour une communication efficace

Pour aider les enfants autistes non verbaux à développer leurs compétences de communication, plusieurs approches thérapeutiques peuvent être mises en place :

• L’orthophonie : un orthophoniste propose des exercices adaptés pour travailler la prononciation, la compréhension et l’expression.
• L’analyse comportementale appliquée (ABA) : cette technique permet d’apprendre de nouveaux comportements à travers des exercices ciblés et des renforcements positifs.

Chaque enfant est unique, c’est pourquoi ces thérapies sont personnalisées pour répondre à ses besoins spécifiques.

La technologie au service de la communication

Mon dico : une voix pour chaque image

Vous avez déjà entendu parler de « Mon dico » ? Cette application mobile interactive propose des solutions personnalisées :

• Une communication visuelle : grâce à des images, l’utilisateur exprime ses besoins de manière claire et simple.
• Une voix pour tous : la synthèse vocale permet à l’application de prononcer les mots associés aux images.
• Un outil évolutif : les images peuvent être modifiées à volonté pour s’adapter aux envies et aux besoins de chacun.

Coco Pense et Coco Bouge : l’apprentissage en s’amusant

L’application Coco Pense et Coco Bouge est une véritable boîte à outils pour le développement de votre enfant.

Avec ses 30 jeux adaptés à tous les niveaux, elle stimule :

• Les fonctions cognitives : langage, mémoire, attention, logique…
• Le langage : vocabulaire, compréhension, expression…
• La motricité : coordination, équilibre…

Parmi les jeux disponibles :

• « L’oreille musicale » : développer l’écoute et reconnaître les sons.
• « Coco cuisine » : mémoriser les ingrédients et associer les mots aux images.

Et bien d’autres encore !

Comment soutenir un enfant autiste non verbal ?

Pour accompagner un enfant autiste non verbal, nous devons créer un environnement de confiance où la communication est au cœur des échanges. En utilisant des outils visuels, un langage adapté et en proposant des activités ludiques, vous l’aiderez à s’exprimer et à se développer.

Créer un espace dédié à la communication

Vous pouvez favoriser la communication avec votre enfant en créant un environnement propice aux échanges. Comment ? C’est simple :

• Soyez présent·e à 100 % : éteignez les écrans (téléphone, tablette, TV…), rangez les jouets et concentrez-vous uniquement sur votre enfant.
• Installez-vous confortablement face à lui : au niveau de ses yeux, dans un endroit calme et rassurant.
• Utilisez un langage corporel ouvert et accueillant : un sourire, un regard doux et des gestes lents l’encourageront à se sentir en confiance.

En créant cet espace privilégié, vous montrez à votre enfant que vous êtes à l’écoute et que vous souhaitez communiquer avec lui.

Parler le même langage : le jeu

Chaque enfant a ses propres passions. Pour attirer l’attention de votre enfant et favoriser la communication, rien de tel que de partager ses centres d’intérêt. Le jeu est un formidable outil pour entrer en contact avec lui.

• Proposez des activités qu’il adore : jeux, livres, chansons… tout est permis !
• Exagérez vos expressions : souriez à pleines dents, faites des grimaces, utilisez des voix différentes… L’important est de capter son attention.
• Rendez chaque moment ludique : ajoutez des effets sonores, des gestes amusants… Le but est de créer une ambiance joyeuse et de l’inciter à interagir.

En vous intéressant à ses activités préférées, vous créez un lien privilégié avec votre enfant et vous l’encouragez à communiquer.

Développer les compétences de communication de l’enfant

Pour encourager votre enfant à communiquer, il faut lui donner envie de le faire.

• Créez des situations motivantes : proposez-lui des activités qu’il adore (jeu, goûter).
• Suscitez ses besoins : cachez un jouet, interrompez un jeu… Il sera ainsi amené à vous solliciter pour obtenir ce qu’il désire.
• Célébrez chaque petite victoire : récompensez ses efforts, même les plus minimes, avec un sourire, une caresse ou un mot gentil.

En créant des situations qui l’incitent à communiquer, vous lui montrez que ses expressions ont un impact sur son environnement.

On s’amuse avec les sons !

Avant de prononcer ses premiers mots, l’enfant doit explorer les sons et les sensations liés à la parole. Pour l’aider, vous pouvez par exemple :

• Jouer avec les sons : faites des grimaces, imitez des animaux, soufflez sur une plume… Ces activités ludiques développent la motricité orale et l’écoute.
• Utiliser des objets du quotidien : le bain, les bulles de savon, les instruments de musique… sont autant d’occasions de s’amuser avec les sons.
• Montrer le modèle : lorsque vous discutez avec lui, prononcez clairement les mots et accompagnez-les de gestes pour faciliter la compréhension.

En s’amusant, l’enfant prend plaisir à expérimenter les sons et se prépare ainsi à parler.

Félicitations à chaque étape !

Chaque petit pas compte ! Pour motiver votre enfant à continuer à progresser, n’hésitez pas à :

• Féliciter ses efforts : même les plus petits progrès méritent d’être reconnus.
• Célébrer ses réussites : un sourire, un câlin, un petit mot gentil… Montrez-lui que vous êtes fier de lui.
• Créer un environnement positif : encouragez-le à s’exprimer sans jugement.

En le valorisant, vous lui donnez confiance en lui et l’encouragez à persévérer. Découvrez notre guide pour bien gérer le stress d’un enfant atteint du TSA.

Foire Aux Questions (FAQ)